lundi 2 février 2015

2 février 2015 - Forêt de Nara, bonbons et bains

On voulait aller voir plein de musées à Nara, dont entre autres les restes d'un palais de l'époque Heian, sauf qu'apparemment, le lundi, tous les musées sont fermés. Qu'à cela ne tienne, la forêt de Nara ne ferme jamais alors on est allés sur des sentiers de hiking pour l'explorer.

En premier lieu, on a déjeuné dans un petit restaurant d'okonomiyaki, chez Mrs. Tanaka, qui sont des genre de crêpes avec du chou, des légumes et de la viande, le tout recouvert de sauces.


Je dis restaurant, mais c'est en fait dans le salon-salle à manger d'une madame, qui te souhaite la bienvenue et t'invite à aller t'asseoir sur des coussins sur le tatami devant la table basse. On a commandé des takoyaki (des boules de pâtes et de pieuvre), des yakisoba (des nouilles soba poêlonnées) et un okonomiyaki.


Je ne m'attendais à rien, et franchement j'ai été surpris. L'okonomiyaki était vraiment très différente de celle achetée dans un stand de rue, celle-ci était beaucoup plus légère, pas aussi riche que l'autre, qui faisait penser à de la poutine.

Ensuite, on a marché sur les sentiers.






Bien que la forêt soit belle et grande, je dois dire que ce n'était pas tellement différent d'une forêt du Canada, sauf évidemment que la végétation est bien différente. N'oubliez pas, il fait rarement sous zéro, alors certaines plantes sont en fleur en plein milieu du mois de janvier (genre, les camélias).

On a croisé des cerfs, plus sauvages ceux-ci, qui lançaient des cris à notre vue. Ça sonne comme si un éléphant avait avalé un fusil laser de Star Wars. Vidéo à l'appui:



Éventuellement, on est arrivés à un vieux temple vide, avec de la mousse et des édifices très majestueux (sinon plus humbles que les grands temples qu'on a visité).



Il était déjà rendu tard, et on ne voulait pas se faire prendre par la nuit (les sentiers de la forêt ne sont aucunement éclairés, évidemment, donc on aurait passé notre temps à se planter partout) donc on est retournés à la guesthouse.

On est passés à l'épicerie du coin et au magasin de 100 yen (équivalent du Dollorama, sauf que tout est pour vrai à 100 yen) pour voir si c'était bien. Le verdict? Les fruits sont terriblement dispendieux et il y a vraiment tout plein de trucs utiles et cools au magasin de 100 yen, mais on n'a rien acheté à ce dernier et on a juste acheté des cochonneries à l'épicerie, pour goûter à des bonbons japonais bizarres. Notre échantillon:


(J'adore complètement le sac de bonbons "Pâtisseries Cucu" et je l'ai pris presque juste pour le nom)
Résultat, ces trucs-là sont tous... OK, mais rien d'extraordinaire. Il faut croire qu'on n'affectionne pas nécessairement les mêmes choses.

Le truc en haut à gauche est en fait un genre de petit kit de poudres chimiques pour fabriquer des bonbons en formes de sushi et les assembler soi-même. C'était vraiment hilarant, et on en a fait un vidéo... sauf que ça dure 23 minutes donc je vais faire un peu d'édition avant de vous le présenter.

Finalement après tout ça, je suis retourné aux bains publics, appelés "sentoh". J'explique le concept rapidement: il s'agit d'un bain public dans lequel tu dois te laver avant d'aller dans des bains d'eau super chaude, parfois avec des propriétés ésotériques ou thérapeutiques genre des minéraux dans l'eau, et souvent des saunas et jacuzzis. Les bains communs sont une partie de la culture japonais et je me disais que ce serait intéressant d'essayer.

L'affaire, c'est qu'il faut carrément être tout nu pour aller dans les bains. Du genre que, tu as une petite serviette à peine assez grosse pour faire le tour de ta taille (j'imagine que ça dépend de ta taille, mais même si tu es très maigre, ça te fait une belle super-mini jupe avec les bijoux de famille qui pendent en-dessous) et elle ne doit jamais aller dans l'eau. Donc évidemment, c'est un peu bizarre quand tu viens d'une autre culture.


(photo prise de Google Images, parce que évidemment, pas de photos en dedans)

Le premier auquel je suis allé, hier, était une expérience intéressante mais avec peu de trucs excitants. Il s'agit du Inazuma-Onsen (mal nommé, car un onsen est une source thermale, mais il s'agit simplement de bains chauffés, donc d'un sentoh). En rentrant, tu paies l'entrée (420 yen) et tu passes un petit rideau pour arriver dans le vestiaire, où tu dois te déshabiller et garder juste ta petite serviette, et tes trucs de nettoyage genre savon, shampooing, débarbouillette.

(photo prise de Google Images parce que... paresse)

Fait intéressant de ce sentoh, la vieille madame à l'entrée est assise haute et a une vue sur les deux côtés des vestiaires, présumablement pour que ce soit impossible de voler du stock à quelqu'un d'autre. Qu'à cela ne tienne, je me déshabille et entre dans la salle des bains, qui comporte des mini-douches et robinets, des bains chauds, des bains minéralisés et des bains à bulles.

Finalement, côté nudité, c'est rien de pire que des douches de gym, si ce n'est que tu y passes plus de temps. Les autres gens présents avaient possiblement le double de mon âge et plus, et chacun vaquait à ses occupations. Très tranquille.

Autre particularité, il y avait une partie du bain qui comportait des électrodes, et un faible courant électrique passait entre celles-ci. Quand tu te places entre les deux, tes muscles se contractent pas mal au maximum (bon, peut-être pas si faible finalement), et après ça quand tu t'éloignes, tout se détend subitement. Pacemakers s'abstenir évidemment, mais une expérience intéressante, et on voit d'où vient le nom ("inazuma" veut dire "éclair").

(Photo du Hotei-yu à rajouter plus tard)

Ce soir, je suis allé au Hotei-yu, recommandé par une de nos hôtes, Kumiko-san, parce qu'il est plus récent.

Ça paraît. Pas de madame qui regarde les vestiaires, je présume qu'il y a des caméras mais c'est moins intimidant. Aussi, les installations ont l'air plus neuves et il y a pas mal plus de monde. Il faut dire que je suis allé vers 19h alors que je suis allé au Inazuma vers 23h.

Pas de bains électrifiés cette fois-ci, par contre, j'ai croisé un groupe de gars qui semblaient de mon âge et qui affectionnaient le sauna. Éventuellement, je m'y suis retrouvé, et ils étaient très curieux et posaient des questions (du type "de quel pays tu viens?" "tu as quel âge?" "est-ce qu'il fait froid au Canada?" "j'ai entendu parler que les filles sont grandes au Canada..."). J'avoue que mon premier réflexe dans un environnement où tu es tout nu avec plein d'autres gars n'aurait pas été de partir une conversation relax, mais bon, pourquoi pas. Ils avaient l'air d'une bonne gang et étaient très amicaux

Le problème, c'est que je ne parle pas vraiment japonais. J'ai des bases, et je suis capable de faire des petites phrases basiques du genre "Le Japon est joli" ou "J'ai 28 ans, et toi?", mais sinon, pas grand chose. Leur anglais était pire, et ils savaient quelques mots clés et quelques phrases, mais pas grand chose d'autre.

On s'est donc retrouvé à se faire la conversation à coup de charades pour essayer de faire deviner un mot. Il faut vous donner une image: une gang de gars japonais tout nus dans un sauna ou dans un bain d'eau froide qui font des singeries pour me faire deviner le mot "sentiment" ou "livreur", et moi qui fait de même pour "âge" ou "comptable".

J'ai appris après peu de temps que mes interlocuteurs, qui semblaient tous avoir à peu près mon âge, avaient entre 16 et 35 ans. Plus drôle encore, ils ne se connaissaient pas vraiment.

À un moment donné, celui qui avait 16 ans a commencé à parler d'une fille sur qui il avait un kick, qui était plus vieille que lui et possiblement l'amie de son frère ou qu'elle va à la même université (mon japonais est vraiment mauvais), et le gars de 35 ans lui disait des trucs comme "faut que tu persévères", "tu sais pas avant d'avoir essayé" et "ah c'est dur les sentiments". C'était comme un petit moment de social et de "male bonding" si on veut, bref c'était très intéressant de voir que les bains sont aussi un endroit de socialisation.

À la fin, quand j'allais quitter, un de mes interlocuteurs m'a demandé: "Est-ce que tu vas être là demain? Moi oui."

Ben, sûrement que moi aussi.

4 commentaires:

  1. Wow tu nous gâtes aujourd'hui... 3 journées d'un coup :)

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    1. Ouin, j'étais motivé, ça me gossait d'être toujours en retard et hier soir j'ai rien posté...

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    2. Comment vous faites au resto? C'est écrit aussi en anglais?

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    3. Des fois oui, des fois non. Souvent, les restos qui ont un menu vont carrément l'écrire sur leur porte (genre "English menu available" pour les excellents anglophones, ou "To exist menu English!" sinon)

      Les plats sont souvent illustrés, mais on connaît assez de caractères japonais pour en lire plusieurs. Pour le reste, j'utilise l'application de Google Translate sur mon téléphone, qui permet de prendre une photo et l'application scan et lit les trucs en japonais. Ça marche... on va dire 50% du temps.

      Au pire, on demande et ils vont nous faire des charades pour l'expliquer.

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